Il reprend sa voiture

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Vélophile depuis son plus jeune âge, il retrouve la raison, et aprés avoir empêché les autres de polluer en rond… Il retrouve le bonheur d’être automobiliste.

« Depuis des années, je ne me déplaçais qu’en vélo. Une vraie drogue. à€ tel point que je rêvais vélo, je pensais vélo, si je n’avais pas de petite amie je crois bien que j’aurais inventé l’amour avec ces vélos : la vélophilie…Avant que ça ne soit réprimé par la loi.

Mes bicyclettes, j’allais même jusqu’à  les collectionner dans un ridicule garage du centre ville laissant ma magnifique voiture dormir dehors, livrée aux intempéries et aux vandales de tous poils.
Mais quel idiot je faisais !! Que de temps perdu et gà¢ché par un idéal environnementaliste inaccessible puisque de toute façon  » on va tous crever  » comme clament à  longueur de journée les plus optimistes et les moins motivés d’entre nous.

Alors voilà , en ce beau lundi de 2006 je décidais de reprendre goà»t à  la vie. Il me fallait rechercher à  la fois le trousseau de clé de mon amante à  4 roues et par la même cette dernière dont j’avais complètement perdu trace le long d’un des rares trottoirs gratuits de la cité.
Elle gisait là , en larme, atterrée de tant de haine envers sa personne, m’en voulant visiblement de ne l’avoir prise plus souvent. Une vraie femme. Pour un peu, je me mettais moi aussi à  chialer en découvrant ça et là  quelques traces de rouille naissante. Pendant quelques secondes je me demandais comment officialiser nos retrouvailles sans caricaturer un mauvais mélodrame d’outre-atlantique. Par quoi commencer : s’excuser en la nettoyant un peu ? se confondre de pensées douces en lui caressant les flancs ? et n’était-il pas plus simple de se glisser amoureusement dans ses profondeurs, par sa principale ouverture ?

Mmmmm… Humez-moi cela : un mélange de mauvaises et vieilles odeurs de renfermé avec un soupçon d’air glacial arrivant tout droit par les aérateurs grands ouverts deux saisons d’affilées. Regardez moi ces trois millimètres de poussières sur ce magnifique tableau de bord en plastic noir chimico-cancérigène. Un régal de deuil pour l’oeil et pour le reste de l’anatomie aussi.

Apprécions enfin quelques instants ce côté claustrophobe et totalement isolateur qu’offre un tel objet. Le reste du monde n’existe plus, on l’emmerde le monde, il peut être beau, il peut mourir on ne ressentira rien du tout dans cet amas de tôles salvateur. Du bonheur en boîte ! Comment ai-je pu te perdre ma douce … »

A suivre

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